À ma petite sœur

27 avril 2016

À ma petite soeur photo deux enfants face au crépuscule

Je n’ai pas revu ma petite sœur depuis le Nouvel An. Nous habitons présentement à 8heures de distance et je la vois vivre sa vie de loin, sans pouvoir m’asseoir avec elle et écouter ce qu’elle a a dire. J’aimerais lui apprendre tout ce que j’ai appris, même si elle ne se laisserait probablement pas donner des leçons.

Ma petite sœur n’est plus vraiment petite. En fait, elle est aussi grande que moi et elle a atteint la maturité depuis une poignée de jours. Elle a plus de cheveux que moi, plus de seins et moins de filtre lorsqu’on lui demande son avis. Elle a aussi un peu moins de bagages de vie. En tant que Grande Soeur, il y a quelques choses que j’aimerais lui enseigner.

Premièrement, Bébé sœur, les amitiés sont importantes, oui. Mais pas à tout prix. Il va arriver un point dans ta vie où tu devras couper des cordes qui te relis à des moments importants de ta vie, de ton adolescence. Ce ne sera pas facile, oh non. Ou bien peut-être que si. Peut-être que tu vas avoir enduré une situation ardue depuis tellement longtemps que ce sera une délivrance de t’en séparer. Peu importe, fait-le. Couper des liens, c’est parfois comme tailler un arbuste après sa fleuraison : C’est pour donner l’énergie nécessaire à la plante pour faire de nouvelles fleurs. Dans ma vie, chaque branche que j’ai coupée a été remplacée par une fleur merveilleuse. Ceux qui ne donnent rien en échange de tous tes soins et de toutes tes attentions ne te méritent pas. Choisi tes amis avec le même soin que tu prends pour choisir tes vêtements lorsque tu sors le vendredi soir. Si tu te sens grosse et moche avec eux, donnes-les. Si tu dois rentrer ton ventre et faire des compromis à tout vent pour te sentir belle, donnes-les aussi. Tu mérites mieux.

Ce qui m’amène au deuxième point. Les garçons. Je sais, tu n’es pas comme moi. Tu ne plonges pas dans l’amour comme un ivrogne dans l’alcool. Tu ne regardes pas de comédies sentimentales en souhaitant être Jennifer Aniston. Tu es plus distante, plus maîtresse de toi-même. Mais j’ai envie de te dire d’arrêter la construction du mur autour de ton cœur. J’ai envie de te dire de le laisser s’exprimer, de le laisser crier et s’époumoner d’amour. Oui, tu vas avoir mal éventuellement. Mais j’ai envie que tu comprennes que cette douleur est nécessaire. Elle va te faire comprendre des choses sur toi-même et sur ce que tu veux vraiment. Tu vas peut-être dire que je n’ai pas beaucoup d’expérience en relations de couple réussies. C’est vrai. Mais tout ce que j’ai vécu m’a rendu plus forte. Désormais, je sais ce que je mérite. Je sais ce que je veux. J’ai envie que tu le saches toi-aussi et que tu ne perdes plus ton temps avec des garçons qui comblent uniquement les soirées où tu te sens un peu seule. Je désir que tu enlèves cette barrière entre ton corps et ton cœur et que tu vois que lorsque les deux sont en symbiose, tout est tellement mieux. Choisi ces garçons avec soin, un à la fois. Et laisse-toi aller. Et si tu es célibataire, c’est correct aussi.

J’ai aussi envie de te dire de rire, mais aussi de pleurer. Ça fait du bien de se laisser aller. J’ai veux que tu te laisses toucher par ce qui t’entoures. Savoure tes accomplissements, apprends de tes échecs. Travaille fort. Règle les problèmes et les frustrations que tu accumules. Mets de l’argent de côté. Mange des fruits. Arrêter de dire « fourrer ». Okay, je sonne comme un adulte plate. Mais sache que rien n’arrive pour rien. La vie est bien faite, la plupart du temps. Ai confiance. Prends de bonnes décisions et apprend à te sortir des mauvaises. Toutes tes expériences vont forger qui tu es. À toi de t’assurer que tu apprends de tes erreurs.

Te voilà grande maintenant, bébé-soeur. Tu es passée de la cours des petits à celle des grands, comme à l’école primaire. Et si tu te rappelles bien notre enfance, tu comprendras ma métaphore. La cours des petits était pleine d’herbe, de balançoires et de bascules. Il y avait de l’espace pour cueillir des cailloux l’été et jouer au roi de la montagne l’hiver. Et lorsqu’on passait du côté des grands, on montait un escalier et on arrivait dans cet sorte de stationnement grillagé. Tu te rappelles? Les premiers mois, on adorait notre nouvelle liberté et ce sentiment d’être cool. Mais dans ce nouveau terrain de jeux, il n’y avait que 2 balançoires, un ballon-poire qui restait un mystère pour tous les enfants et ces genre de poteaux à trois paniers pour jouer au basket. Et surtout, tout était asphalté. On y perdait un peu au change, tu vois. C’est un peu ça, avoir 18 ans. On est les plus vieux, on peut avoir l’air cool en raccourcissant nos manteaux d’hiver et en arrêtant de porter des culottes de neige, mais secrètement, on est un peu désemparés quand la récréation arrive et que les 2 balançoires sont prises.

L’âge adulte, c’est comme la cours des grands à notre école primaire : un grand terrain vague sans jeux organisés. Et à chaque récréation, tu auras 15 minutes pour y faire ce que tu veux : une partie de kick-ball, une game de tag ou encore un énorme bonhomme de neige. Tu vas devoir faire toi-même les limites du terrain et imposer les règlements, parce qu’il y a beaucoup plus d’espace libre que dans la cours des petits. L’important, c’est d’y faire quelque chose de beau qui te donne envie de sourire et de jouer avec tes amis.

Même si je pose parfois le téléphone quand tu me racontes une de tes innombrables soirées avec beaucoup trop de détails, sache que mon oreille sera toujours attentive quand tu auras besoin de conseils ou de t’épancher (même si tu ne sais peut-être pas ce que ce mot signifie). Je serai toujours là. Et la chose la plus essentielle que j’ai apprise est que la famille, c’est ce qu’il y a de plus important.

Oui, avant le chocolat, le gâteau au fromage et One Direction.

xx Josiane .

By Josiane

Bloggeuse, étudiante, lectrice assidue, rieuse et adepte du bonheur, Josiane cherche continuellement de nouveaux trucs pour remplir son quotidien de magie et de bien-être. Elle retrouve son essence en nature et rêve de vivre de son écriture, installée dans une petite fermette de campagne.

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