Lolita, Vladimir Nabokov

12 octobre 2020

Lolita - Folio

LOLITA

Bonjour chers lecteurs. (Je ne sais pas pourquoi j’ai commencé comme ça, peut-être que j’ai trop écouté de films romantiques des années 2010 où les protagonistes étaient blogueuses.)

Ici Josiane, prête à vous faire une appréciation de Lolita qui va probablement être semi-claire et peut-être un peu éparpillée. Je vais essayer de vous convaincre de le lire aussi (mais juste si vous voulez là pour vrai pas de pression). Ça se peut aussi que je vous parle de feelings au lieu de citer des sources sérieuses pour appuyer mes propos (je dis « ça se peut », mais c’est ça qui va arriver, alors si t’es pas à l’aise tu peux m’écrire tout de suite et je vais t’envoyer mon travail universitaire sur le sujet, il y a une belle bibliographie garnie et sérieuse, j’avais eu une bonne note).

C’est la première fois que je donne mon opinion sur un livre depuis longtemps, alors je ne sais pas trop encore quel forme tout cela va prendre, mais n’hésitez-pas si vous avez des suggestions (oui, je vais mettre un sous-titre clair là où la vraie critique va commencer pour que vous puissiez sauter mon intro. Je sais, ma maman m’a déjà dis (avec beaucoup d’amour) que je manquais parfois de pertinence).

Alors voilà, sans plus attendre (si vous êtes toujours là), voici ma critique très humble et enthousiaste de Lolita de Vladimir Nabokov.

CRITIQUE .

Tout d’abord, je vais vous faire un rapide résumé du livre (en fait je vais vous copier l’article de Wikipédia, mais sans vous gâcher la fin parce que je vous rappelle que j’essaye de vous convaincre de le lire) :

« Le récit est écrit comme la longue confession d’un homme, Humbert Humbert, se présentant comme « nympholepte » et décrivant la relation qu’il a eue avec Dolorès Haze durant plusieurs années. Au début du roman, Humbert a 37 ans et la jeune fille, qu’il surnomme « Lolita », a 12 ans et demi. Humbert devient son seul parent par une série de coïncidences et l’entraîne dans un voyage de deux années dans le Midwest (États-Unis), au cours duquel il relate une obsession dévorante qu’il qualifie de passion amoureuse et sexuelle pour la jeune fille. […] Ce récit confessionnel est supposé avoir été écrit en prison et édité par un ami de son avocat. »

Voilà. Bon. Oui, c’est une histoire qui traite de pédophilie (je vous vois relire le paragraphe et diriger lentement votre curseur vers le X dans le coin de l’écran). Il y a eu de la censure et un gros scandale à la sortie du livre, MAIS il est depuis considéré comme un classique de la littérature. Alors donnez-lui une chance (please).

Ma critique maintenant (arrêtons de tourner autour du pot, surtout qu’il y a peut-être des étudiants qui me lisent et qu’ils n’ont pas de temps à perdre avec mon blabla parce qu’ils sont à la dernière minute pour écrire leur essai. Si c’est le cas, bonjour, pouvez-vous me nommer dans votre bibliographie? Ce serait un rêve devenu réalité. K thanks! ).

La première chose ultra importante à comprendre lorsqu’on lit Lolita, c’est le fait que le roman (de fiction) est présenté comme une confession, donc c’est le point de vue d’une seule personne. Jamais, à aucun moment dans le livre, n’a-t-on une autre perspective que celle de Humbert Humbert. Lolita n’existe que dans ses yeux à lui, que dans ses souvenirs et à travers sa perception. À partir du moment où on a comprit que c’est une narration non-fiable, on peut rester alerte et ne pas tomber dans le piège de penser que ce qui est décrit est la vérité (vérité fictive, évidemment).

Ce qui m’a le plus fascinée dans le roman est l’écriture. Humbert Humbert, dans son récit, sait manier les mots d’une façon hypnotisante, à la manière d’un charmeur de serpent. Le roman contient peu de mots qui nous ancreraient dans la réalité (comme pédophilie, pédophile, viol, etc.). Il est fascinant de lire le roman et d’objectivement voir le jeu du langage qui essaie d’endormir notre méfiance. La transcendance de l’interdit reste toujours non-dite.

Le roman est également terriblement riche en thèmes et en références littéraires. Le texte est facile à lire et accessible, mais en même temps très profond et vaste. On est capable de sentir toute la substance que le texte contient, toutes les choses sous-entendues et les jeux proposés au lecteur, tout en pouvant également en apprécier la fluidité (ce qui n’est pas donné à tous les classiques de la littérature, j’en conviens grandement). Par contre, il est vrai que certains passages manquent peut-être de clarté si on n’est pas concentré pour les livres. Ne pas saisir à 100% n’est pas un obstacle à l’appréciation complète d’un texte, à mon humble avis.

J’ai trouvé incroyable ce jeu de charme de la part du narrateur, que ce soit dans le choix des mots et du langage utilisé que dans le fait que son point de vue est toujours biaisé. Humbert Humbert semble convaincu de décrire une histoire d’amour passionnelle et sexuelle et il nous arrive d’apercevoir le temps de quelques phrases comment il pourrait être facile de tomber dans le panneau de croire sa version (juste un exemple : le terme « lolita » est désormais dans la langue française comme nom commun et l’encyclopédie Universalis le défini comme « jeune fille aguicheuse ». Cela vous donne une idée de la puissance et de l’importance du point de vue du narrateur). Mais dès qu’un doute minuscule pointe, le texte nous ramène à la réalité à l’aide d’un mot ou d’une expression, comme la description par le narrateur des larmes sur les joues de Lolita.

Bref, il faut lire Lolita avec un esprit ouvert et se laisser happer par le jeu du narrateur, se laisser séduire le temps de quelques phrases pour ensuite retrouver son esprit critique. La beauté de la littérature est d’être capable, à mon avis, de pouvoir décrire l’indescriptible et je trouve que Nabokov joue sur ce tableau avec brio. Il prouve que même le thème le plus laid peut être traité par la beauté, mais une beauté qui ne diminue pas du tout le caractère terrible de ce thème. Parfois, ne jamais nommer quelque chose donne à cette chose un pouvoir beaucoup plus grand que si on la nommait simplement (pensons à Voldemort).

Donc voilà! Je crois que je vais copier ce texte et le lire à la prochaine personne à qui je conseille de lire Lolita et qui me dit : « ah mais ouin moi j’aime pas vraiment ça la pédophilie » (des fois j’ai le goût de répondre « QUOI? MOI C’EST MA PASSION!! » mais je me dis que ce n’est pas tout le monde qui partage mon humour sarcastique un peu noir et que ça pourrait créer un malaise et une fausse impression).

Si vous avez des questions sur le livre, n’hésitez-pas !! Et laissez-moi vos impressions si vous l’avez lu, j’adore voir d’autres points de vue sur un livre pour comprendre comment celui-ci peut être perçu (ben oui, j’ai un BAC en littérature et une passion bizarre pour l’analyse).

BYE LÀ. (J’hésitais entre ça et « cordialement ». Aucune demi-mesure avec moi.)

Josiane

By Josiane

Bloggeuse, étudiante, lectrice assidue, rieuse et adepte du bonheur, Josiane cherche continuellement de nouveaux trucs pour remplir son quotidien de magie et de bien-être. Elle retrouve son essence en nature et rêve de vivre de son écriture, installée dans une petite fermette de campagne.

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