J’aime pas le small talk

24 avril 2017

Conversation entre amis

Je déteste le small talk. Sérieusement. Je déteste devoir parler de la température dans un party ou de dire que c’est ben beau Montréal, mais oui, l’monde est ben différent qu’en campagne. J’aime rencontrer quelqu’un et lui demander ce qui le passionne dans ses études. Heavy de même la fille! J’aime les conversations avec un sens, que ce soit une discussion sur une série télé ou bien un projet de loi du gouvernement (c’était une petite blague, j’me mettrai pas à parler politique dans un party, j’vous rassure). Je préfère de loin quand la discussion ne commence pas par « Ouin ben il fait pas beau dehors. » C’est peut-être parce que je me soucis vraiment des gens, que je suis une personne ben enthousiaste ou que j’ai trop absorbée le « si t’as rien a dire, dit rien » de ma mère.

Le fait de ne pas aimer le small talk m’a joué des tours. Premièrement, j’avais de la misère à aller vers les autres parce que je ne savais pas quoi dire (j’ai fais ma phrase au passé, mais c’est toujours d’actualité). Je n’étais pas capable de faire comme mes amies qui abordaient des inconnus au bar en disant « Salut, ça l’air bon ce que tu bois. Beau chandail. C’est l’fun comme ambiance. Moi c’est Amélie en passant. » Je ne parle pas le même langage je pense. Pourtant, je suis une personne très réceptive. Si quelqu’un vient me parler pour me dire quelque chose d’intelligent, je vais être super heureuse de lui parler et je vais être la première à répondre aux questions. Mais amène les premiers sujets de discussion parce que si tu te reposes sur moi, ça va être long longtemps.

Rencontrer des étrangers…

De l’autre côté de la médaille : quand j’ai commencé à m’intéresser aux garçons, dans des party au secondaire, mes amies me disaient que j’avais l’air trop accessible quand on me parlait. Que j’avais l’air facile, même (oui, j’avais des amies ben fines). Je passais par dessus le small talk ben rapidement et la conversation devenait rapidement plus sérieuse (sauf si la personne fuyait avant). Je m’intéressais à ce qu’ils me disaient, je riais beaucoup, je parlais de bon cœur avec eux. Je trouve ça tellement rare une personne qui veut aller plus loin dans une discussion que la température que quand j’en trouve une, je déborde de joie. Je voulais absorber leurs connaissances, voir leur point de vue, comprendre leurs passions. Tu peux me parler de football, de programmation informatique, de ton jeu d’ordinateur préféré ou même de ta job en administration, tant que tu es passionné, je vais t’écouter avec un réel plaisir, même si t’as pas le body pis la face de Jay Du Temple. Pis si c’est le cas, je vais quand même t’écouter pour de vrai de vrai, sans juste fixer tes lèvres en me disant « chuuuuut. French-moi. »

Amitiés avec les gars

Dans ces party, j’étais juste enthousiaste, je ne voulais sauter sur personne. Ça m’a comme refroidit la gentillesse et je me suis beaucoup remise en question. Est-ce que j’avais besoin de plaire? Est-ce que ce que les autres disaient était vrai? Est-ce que je projetais réellement une image de fille un peu trop down? Est-ce que pour être intéressante pour les garçons, je devais piler sur ma personnalité, hausser un sourcil et soupirer à tout ce qu’ils me disaient? Est-ce que je devais me faire des fiches de sujets à utiliser pour rentrer en contact avec les inconnus dans les soirées parce qu’on est en 2017 pis que les seules conversations startées par les gars commencent par une insanité avec un rire gras?

Ma sœur m’a fait un commentaire semblable, il y a un an peut-être, après une soirée avec le fils de la nouvelle blonde de mon père. Le fils était vraiment cute, mais le plus important est qu’il était ben intelligent. Je n’avais aucune envie de flirter pendant la soirée. Mais ma sœur, le lendemain, m’a dit que j’avais eu l’air sur la cruise toute la soirée parce je souriais, que je buvais littéralement ses paroles et que je tournais une couette de cheveux dans mes doigts en parlant. Bon.

La vérité : J’adore avoir des discussions profondes et intéressantes avec de nouvelles personnes. Si t’es un gars, que tu me rencontres dans une soirée et que tu te mets à me parler de ce que tu as aimé dans les livres d’Harry Potter vs les films, je vais avoir des étoiles dans les yeux et je vais probablement être ben enthousiaste pour te répondre. Mais si t’es une fille, j’vais faire pareil. Si t’as 60 ans et que tu me parles de ton cheminement académique en études littéraires et de ta carrière comme pigiste et rédactrice professionnelle, je vais tourner une mèche de cheveux dans mes doigts en te regardant et je vais avoir les mêmes étoiles dans mes yeux.

J’essaie d’absorber toutes les connaissances que les autres peuvent m’apporter. J’essaie de comprendre l’humain et j’aime voir quelqu’un parler de ses passions. C’est peut-être heavy pour une soirée, mais j’suis comme ça. Je vais y répondre, à ton small talk. Mais c’est pas comme ça que je vais avoir le goût de poursuivre une conversation, sauf si le small talk débouche sur quelque chose de plus intéressant.

D’autres gens qui ne trippent pas trop sur le small talk?

Josiane

By Josiane

Bloggeuse, étudiante, lectrice assidue, rieuse et adepte du bonheur, Josiane cherche continuellement de nouveaux trucs pour remplir son quotidien de magie et de bien-être. Elle retrouve son essence en nature et rêve de vivre de son écriture, installée dans une petite fermette de campagne.

3 Comments

  1. Répondre
    Julie lit au lit

    TELLEMENT! Je m’intéresse sincèrement aux autres et ça m’énarve quand des gens demandent si ça va sans se soucier de la réponse. Si je pose une question, ça m’intéresse réellement. Quand je sens qu’on me pose la question sans se soucier de la réponse, je ne pose pas nécessairement la question en retour 😉
    Pour ce qui est d’être trop « facile », batince, on peut tu être soi? C’est lourd de toujours se surveiller pour entrer dans un moule. Si tu savais la quantité industrielle de filles qui ne m’aiment pas et qui ont peur que je vole leur chum! Que ce soit un gars, une fille, un jeune, un vieux, si c’est intéressant, c’est intéressant! Pis ça me fait de la peine que des gens pensent que je pourrais vraiment être une voleuse de chum compulsive. J’ai bien trop de respect pour les gens et pour mes valeurs!

    1. Répondre
      Josiane

      Genre!!! Comme si on devait toujours jouer une game pour fitter dans la société, comme si ça dérangeait les autres, l’authenticité…

  2. Répondre
    John

    Bonjour de France !

    Je suis content de lire cet article, je suis tombé dessus en tapant dans Google : « J’aime pas le small talk » pour voir s’il y avait de la littérature à ce sujet.
    Je comprends ce que vous voulez dire quant aux malentendus dans une discussion avec quelqu’un de l’autre sexe, puisque je m’enthousiasme vite si une personne est intelligente et que c’est parfois mal perçu. Je vais rapidement aux choses intéressantes, je n’aime pas les discussions qui n’ont pas de contenu, et j’adore (en fait, je ne peux m’en empêcher) questionner les gens sur le pourquoi, le comment, chose pas vraiment possible avec le small talk. Et parfois, ceux qui veulent discuter plus sérieusement ne font que répéter ce qu’ils ont entendu aux infos (moi qui ai été journaliste indépendant, je sais combien mes collègues sont superficiels et ça me gêne de voir des gens croire penser en répétant leurs histoires). De fait, j’ai très peu d’amis (j’ai le double de votre âge, et ça a toujours été ainsi), et je m’en suis accommodé.

    Ceci dit, je crains de vous décevoir en disant que, malgré tout, j’imagine qu’il faut accepter le small talk dans nos relations. Parce que la majorité des gens sont ainsi, et ne s’en rendent probablement pas compte, et qu’ils ne vont pas s’adapter à nous. C’est le même problème qu’ont les surdoués par rapport à la grande majorité des gens dits normo-pensants…

    En tout cas, merci pour cet article !

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