Ma toute petite et minuscule Comfort Zone .

26 mai 2016

Toute petite et minuscule Comfort Zone

J’ai toujours eu une minuscule Comfort Zone. Vraiment toute petite. Ce que je veux dire par là, c’est que tout était un défi pour moi lorsque j’étais plus jeune. Au primaire, aller dormir chez une amie pouvait me créer de l’angoisse, même si je savais pertinemment que j’allais avoir du plaisir. Je ne me laissais pas faire par cette petite voix peureuse, heureusement. Au secondaire, imaginez mon stress devant les présentations orales et les débats. Merci à la gentille fille qui m’a posé une question pendant mon débat-examen de secondaire 5, me permettant d’exprimer mon point de vue sans entrave, tu m’as permis de passer l’examen! Je ne suis pas timide dans la vie, pas plus qu’une autre, mais je ne suis pas celle qui va parler par-dessus les autres. Même dans les soupers ou les soirées entre amis, si quelqu’un prend de la place et parle fort, je vais me taire et écouter. Je suis comme ça, donc les débats… no thank you.

Dans cette même période de vie, j’avais une professeure d’anglais qui était partie de Terre-Neuve à 20 ans avec 20$ dans ses poches pour venir s’établir au Québec. Elle a apprit le français et s’est construit une vie ici. Je me souviens très bien de ce cours où elle nous parlait de la Comfort Zone et de l’importance d’en sortir pour vivre des choses merveilleuses. Et je me souviens très bien de mon angoisse à cette idée.

Arrivée au Cégep, à Québec, loin de maman, avec ces plans de cours détaillés sur ce que j’allais devoir réussir à la fin de l’année et qui me semblait une montagne, j’ai craqué. J’ai pleuré à chaque soir pendant une semaine. J’étais très malheureuse, angoissée et stressée au maximum. Puis, j’ai tranquillement (très tranquillement) pis mes marques au Cégep. Je me suis accrochée à la stabilité, c’est-à-dire mon cours de Philo (oui, c’est weird. Mais j’adorais mon cours de philo), là où c’était un cours magistral et où je pouvais étudier pour réussir. Parce que j’étudiais en Design, donc c’était très créatif et un peu trop abstrait pour moi. J’ai fini par changer de cursus pour m’en aller, après un an, en histoire. Un autre recommencement, avec des nouvelles personnes, une nouvelle initiation, des nouveaux cours. J’étais plus dans mon élément, mais ce n’était pas encore tout à fait ça. J’ai à nouveau changé pour m’en aller en Sciences Humaines. Un 3e nouveau départ, avec des nouveaux visages et des nouveaux cours.

Je crois que c’est à partir de ce moment que j’ai commencé à m’habituer à sortir de ma zone de confort. En fait, c’est à ce moment que j’ai commencé à aimer ça. Je ne m’en rendais pas compte, mais je me sentais effectivement bien dans le changement, dans les nouveaux défis, etc.

Il y a presque 6 mois, j’ai décidé sur un coup de tête de me désinscrire du Cégep une semaine avant le début des cours (d’un nouveau programme) et de partir dans une autre province pour rejoindre une amie d’enfance que je n’avais pas vu depuis un an. Je n’ai même pas été stressée, je n’ai pas eu d’appréhension, j’ai juste sauté dans le projet à pieds joints. Pour moi, c’était no big deal. J’avais décidé de partir et d’essayer quelque chose de nouveau, comme à chaque début de session au cégep. Mais quand j’en ai parlé autour de moi (et encore maintenant, quand les clients du restaurant me pose des questions sur qui suis-je), je me suis rendue compte que les gens étaient impressionnés. Peut-être que c’était parce que j’avais le gutts de faire quelque chose qu’ils n’auraient jamais fait. Mais je n’ai jamais été cette fille, celle avec le gutts de partir à l’aventure. C’était tout nouveau. Alors que j’avais toujours pensé que ma zone de confort était grosse comme ma maison, voilà qu’elle se retrouvait être grosse comme le Canada. Bon, mettons le Québec et le Nouveau-Brunswick.

Je ne sais pas si c’est de devoir continuellement sortir de ma zone de confort à chaque petit obstacle durant mon enfance qui m’a formé à toujours essayer des choses nouvelles, mais je crois que c’est cela qui m’a forcé à développer cette capacité. Et ce que mon professeure d’anglais ne m’avait pas dit, c’est que rapidement, on devient addict aux changements. On en a besoin. Depuis la fin de mon secondaire, je suis en constant changement. Programmes au cégep, puis DEP et nouvel appartement, puis déménagement de ville et nouveau travail, puis déménagement de province et nouveau travail, pour arriver à Montréal à l’Université à l’automne. Ça me fait un peu peur, cette bougeotte que je ressens. J’ai peur de ne pas pouvoir être bien à quelque part dans la stabilité. Peur de devoir toujours changer d’horizon pour ne pas m’ennuyer.

Mais peut-être que ça va devenir une force. Peut-être que je vais avoir un métier international ou bien qui va être différent à chaque jour. J’espère, en fait. Parce que je me rends compte que la routine, ce n’est pas pour moi. Et c’est peut-être aussi ce qui caractérise la jeunesse d’aujourd’hui. Peut-être que c’est pour ça qu’elle ne veut plus se conformer au 9h-17h et au métro-boulot-dodo. Elle est habituée aux nouveaux défis, aux nouvelles expériences et ressent un besoin de dépasser ses limites. Et malheureusement, je la comprends parfaitement. Je ressens ça un peu comme l’allégorie de la caverne, en Philo 1. j’vous dis, j’adorais la philo. L’humain est dans sa caverne, sans connaître l’extérieur. Lorsqu’il se fait pousser de force hors de sa caverne, il est éblouit par la lumière, il est agressé par le vent et toutes ces choses qu’il ne connaît pas. Il a alors envie de retourner dans la caverne. Mais s’il reste à l’extérieur, il s’acclimate et apprivoise son environnement. Il lui apparaît alors impossible de retourner parmi ses semblables, dans la caverne. Et s’il le fait, les autres ne comprennent pas ce qu’il raconte. La nouvelle génération est l’homme qui est sortie de la caverne.

Mon dieu, j’men viens profonde. Tout ça pour dire que mon professeur d’anglais avait raison. Des choses merveilleuses se passent hors de notre zone de confort, même si c’est épeurant pas mal. N’ayez pas peur de plonger!

Xx Josiane .

By Josiane

Bloggeuse, étudiante, lectrice assidue, rieuse et adepte du bonheur, Josiane cherche continuellement de nouveaux trucs pour remplir son quotidien de magie et de bien-être. Elle retrouve son essence en nature et rêve de vivre de son écriture, installée dans une petite fermette de campagne.

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