La pression de la performance

11 mai 2016

Je ne suis pas parfaite

#jenesuispasparfaite

J’ai toujours été bonne. Pas d’une façon prétentieuse, du tout, seulement la majorité de ce que je faisais finissais par être facile. J’investissais beaucoup d’efforts aux nouveautés qui m’intéressaient, ce qui fait que je devenais rapidement douée. Par exemple, l’été entre ma maternelle et ma première année, j’ai demandé à ma mère de m’apprendre à écrire. Tout bonnement. Je me souviens de m’être assise avec elle à la table de la cuisine et de l’avoir écouté m’expliquer les voyelles et les consonnes à l’aide d’un jeu de Scrabbles. Mes parents ont toujours encouragé ma soif d’apprendre et ont toujours répondu à mes questions du mieux qu’ils le pouvaient. Il en est résulté que j’ai passé ma première année de primaire et je suis allée directement en deuxième année.

Tout mon entourage a été habitué à me voir briller dans tout ce que je faisais. La musique était naturelle pour moi, je progressais rapidement au piano, puis au saxophone, puis à la clarinette. Quand je voulais m’appliquer dans quelque chose de plus technique, par exemple mes cours de conduite, j’y mettais le temps nécessaire et je finissais par réussir haut la main.

Mes parents m’ont toujours vue réussir. J’ai donc placé la barre très haute dès mon plus jeune âge. Quand je n’avais pas une note haute dans une matière (même si elle était bien au-delà de la moyenne générale), ce n’était pas assez, parce que je pouvais certainement faire mieux. Plus je réussissais et plus on m’en demandait davantage. Ce n’était pas uniquement mes parents (surtout mon père), c’était aussi les professeurs et plus tard, les employeurs.

C’est une lourde pression sur les épaules de réussir tout le temps ce qu’on entreprend. Je vous vois hausser les sourcils et rouler les yeux. « Pauvre petite, elle est trop bonne, c’est dur, bouhouhou ». Mais je suis sérieuse. Quand je suis arrivée au Cégep, je n’avais jamais été habituée à travailler fort et à étudier avant mes examens. Heureusement, j’ai fais des études dans des domaines que j’aimais et qui m’intéressaient, je ne rechignais donc pas à passer du temps dans mes livres. Mais quand je me suis mise à travailler dans la compagnie de mon père, la pression m’a presque rendue malade.

Un autre aspect a été difficile : ma propre vision des choses. Je me suis rendue compte avec les années que j’attendais énormément de moi-même. Que ce soit à propos d’une nouvelle expérience ou bien de mes habitudes de vie, je devais me surpasser, je devais être parfaite. Lorsque je suis devenue végétarienne, j’ai commencé à faire attention à ce que j’ingurgitais. Mes écarts avec les sacs de chips et le chocolat (je suis une gourmande, je n’y peux rien) sont devenus lourds et emprunts de culpabilité. Je devais aller jogger, manger santé, lire des livres et surtout, ne pas m’abrutir devant Netflix (ce que je faisais beaucoup trop souvent) parce que c’est ce que je pensais être un exemple de réussite. Et dans mes emplois, je devais être la meilleure. Pas pour prouver quelque chose à qui que ce soit, ni pour pouvoir me complaire dans l’auto-satisfaction de voir que tous le monde étaient inférieur à moi. Juste parce que c’est ce que j’avais toujours fait, me surpasser. J’avais de la difficulté à dire que je ne pouvais pas travailler tel ou tel jour ou que je ne pouvais pas faire autant d’heures qu’ils le voulaient. Quand je quittais un emploi, c’était lourd puisque mes patrons me trouvaient excellente et je finissais par me sentir vraiment coupable de les décevoir et de les laisser tomber. Oui, à ce point.

J’ai relativisé depuis, mais certains réflexes restent. Surtout quand je traîne avec des gens qui mangent uniquement des légumes, des pousses et des pois-chiches. Sérieusement. Une vie sans chocolat? OMG.

Non, je ne suis pas parfaite. Ça m’a prit plusieurs années à l’accepter et à être bien avec ce que je pensais voir dans le regard des autres lorsque je passais mes journées sur le divan avec un Harlequin. C’était mon jugement que je voyais dans leur regard, eux étaient beaucoup trop concentrés par leurs propres problèmes. Je me suis entourée de gens qui se sentent bien, eux aussi, à manger de la poutine une fois de temps-en-temps en se faisant un marathon Friends. Je choisis mes batailles.

J’ai décidé d’être totalement moi, avec mes faiblesses pour le sucre et ma préférence pour les activités intérieures. Je me félicitais de mes choix et de mes goûts. Je me suis rendue compte que les réseaux sociaux véhiculaient beaucoup de faux-semblants qui mettent de la pression. Quand on voit quelqu’un publier un documentaire, on se dit que cette personne est tellement intelligente et cultivée. Quand quelqu’un publie toujours ses recettes de repas santés, on pense que sa diète est parfaite. Même chose pour celles qui publient des photos Instagram géniales. Mais c’est rarement le cas. J’ai donc fais le tri entre le paraître et l’être et je me suis seulement acceptée, avec tous mes défauts et mes faiblesses. Je me suis pardonnée et je me suis entourée de beaucoup d’amour.

On se voit beaucoup au travers du regard des autres, malheureusement. Et puis beaucoup de personnes ne méritent pas qui nous sommes.  J’ai donc aussi fais le tri dans mes relations pour ne garder que celles qui me font sentir bien et qui accepte ce que je suis dans son entièreté.

If you can’t handle me at my worst, then you sure as hell don’t deserve me at my best.

– Marilyn Monroe

xx Josiane .

By Josiane

Bloggeuse, étudiante, lectrice assidue, rieuse et adepte du bonheur, Josiane cherche continuellement de nouveaux trucs pour remplir son quotidien de magie et de bien-être. Elle retrouve son essence en nature et rêve de vivre de son écriture, installée dans une petite fermette de campagne.

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