Ma première semaine d’Université

14 septembre 2016

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Depuis le 6 septembre dernier, je suis officiellement étudiante à l’Université, à Montréal, en études littéraires. J’ai aussi officiellement un emploi de serveuse dans un resto-bar de la ville depuis cette même période. Les cours sont excitants, intéressants et passionnants. Vraiment. Je me sens à ma place, même lorsque le professeur parle d’analyses de texte ou de participation en classe. Moi et ma timidité, hello!

Je dois avouée que je n’ai pas été à l’école depuis près de deux ans et qu’avant ça, j’ai passé un an dans une cuisine scolaire à apprendre le métier de pâtissier. Les textes, les analyses et les notes en bas de page, c’est loin. C’est presque aussi loin que les algonquiens et les iroquois.

Donc voilà, je me suis installée dans mes salles de classe, animée de beaucoup d’excitation, mais aussi de stress. Le stress de ne pas être dans la bonne classe, de ne pas être inscrite, de ne pas être supposée être là, de voir mon agenda se remplir sans savoir par où commencer mes travaux. J’étais dans des groupes avec des gens vraiment trop intelligents qui étaient parfois en 3e année de programme. Hello le sentiment d’infériorité.

Maintenant que la première semaine est terminée, je pensais que j’allais retrouver une relative paix d’esprit. Mais j’avais tout faux.

Hier a été la pire journée. Et j’ai le goût de vous en parler parce que je sais que je ne suis pas la seule à vivre de l’angoisse. Et aussi pour m’excuser de ne pas être plus présente sur les réseaux sociaux.

Hier, je me suis réveillée 10 minutes avant mon alarme, le cœur serré par la peur d’avoir manqué mon réveil. La journée commençait exactement comme les 7 qui avaient précédées. Ensuite, je me suis préparée et je me suis dépêchée pour arriver à mon cours de 9h30. J’étais contente, pour la première fois je savais exactement où j’allais et ce qui m’attendait. Et puis non, la vie a décidé que c’était trop facile. En arrivant dans la classe, surprise. Mon local était désormais dans un pavillon obscure à l’autre bout du campus. L’adrénaline m’a réveillé mieux qu’une tasse de café et je suis partie en vitesse pour atteindre ce-dit autre local.

Ensuite, je me suis dépêchée à revenir à l’appartement pour manger, même si je n’avais pas très faim, à faire des tâches ménagères, puis j’ai pris une heure pour faire une sieste avant de devoir aller travailler. Incapable de m’endormir parce que mon cerveau n’arrêtait pas de réfléchir aux dix millions de choses à faire, j’ai finalement réussi à tomber dans un demi-sommeil presque reposant… Jusqu’à ce que mon alarme sonne et que j’aille l’impression de mourir d’une crise cardiaque. Pour le repos, ce n’était pas gagné. J’ai couru à nouveau jusqu’à mon emploi… pour trouver le restaurant pris d’assaut par les clients.

C’était la quatrième soirée que je travaillais et c’était la première fois qu’il y avait autant de monde. J’étais à fleur de peau puisque le stress m’empêchait de dormir et un rien aurait pu me faire éclater en sanglots. J’ai passé la soirée à me sentir poche. Je courais partout, mais j’avais l’impression de ne rien accomplir, de ne pas savoir quoi faire. La serveuse avec moi a été très gentille, mais elle faisait le ¾ du travail et je me sentais comme un boulet. Ma tension nerveuse était extrêmement haute et j’étais épuisée. Et quand je suis revenue à la maison, pour la deuxième fois de la semaine, un gars dans un char m’a crié des insanités.

En me couchant, je me suis mise à pleurer. J’avais mal dans tout mon corps, mon cerveau pesait 200 livres et je me sentais déprimée.

J’ai réalisé que j’avais passé la semaine à me sentir comme si j’étais Neville Londubat dans une classe remplie de Hermione Granger. Qu’à mon travail, j’avais épuisé mes dernières ressources de positivisme avec un client qui m’avait insulté pour absolument aucune raison. J’adore mon BAC, ce n’est pas la question. Mais le stress m’empêche de dormir (et j’écris cet article le lendemain matin, après une nuit très courte de 6h30). J’ai toujours la sensation d’être épuisée, d’être vidée. Mes yeux sont lourds constamment. Même la perspective d’aller au spectacle de James Bay de ce soir m’amène autant d’angoisse que d’excitation. J’ai besoin envie d’avoir plus d’heures dans une journée, juste pour prendre le temps de souffler et de m’asseoir. J’ai besoin de me calmer, de jouer et de relaxer.

Et le pire je crois, est ce sentiment d’être toute seule. J’ai une colocataire et des amis, ce n’est pas le point. Le point est que tout le monde réussit l’Université. Tout mon entourage réussit à tenir leur appartement en ordre, à se faire de la nourriture, à aller à leurs cours, à faire leurs travaux et à travailler. J’ai toujours eu une réserve d’énergie limitée, j’en suis consciente, mais pourquoi moi je n’y arrive pas? Je sais, ce n’est que l’adaptation du début. Tout le monde passe par là.

Peut-être que c’est ça, dealer avec l’angoisse. C’est comme passer un niveau de jeu vidéo, mais à difficult.

J’aurais pu intituler cet article « La fois où le stress a prit toute la place. » Mais je vais aller mieux, je le sais. Je vais recommencer le yoga et prendre des mesures pour avoir plus de temps si jamais la situation ne s’améliorait pas. Une de mes plus grandes forces est de savoir où sont mes limites. Je ne reste pas dans des situations qui me rendent malheureuse, jamais. Il faut juste que les choses se placent.

Je me permets de vous mettre un lien vers cet article de Chic Tonique qui exprime pas mal bien ce que je ressens.

Xx

Josianee .

By Josiane

Bloggeuse, étudiante, lectrice assidue, rieuse et adepte du bonheur, Josiane cherche continuellement de nouveaux trucs pour remplir son quotidien de magie et de bien-être. Elle retrouve son essence en nature et rêve de vivre de son écriture, installée dans une petite fermette de campagne.

2 Comments

  1. Répondre
    Valérie Auclair

    Ce billet date un peu, peut-être que tu as surmonté la montagne depuis. Sinon, écris-moi. J’en suis à ma 7e session universitaire, 3 dépressions et 1000 crises d’angoisse plus tard, alors j’en connais un brin sur le stress de session. On y survit 🙂

    1. Répondre
      Josiane

      Coucou ! Comme tu peux le constater , ma réponse a prit du temps … Je n’ai pas seulement coupé dans le travail, mais aussi ici, à ma grande honte… Un peu trop de dissertations et de gestion de « où mettre l’énergie de mon cerveau » pour ma petite personne anxieuse et perfectionniste , sûrement … Merci pour tes superbes commentaires , revenir ici et tomber sur ça , ça me redonne le goût de recommencer pas à pas , tranquillement , à jaser de ma vie 🙂 xxx

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